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Parfums, odeurs, vent, force, Air.
Lundi (11/12/06)
Le silence visible.
Refrain silencieux du vide et de son absence, le coeur glacé pour parfumer les souvenirs déformés du passé. Les mots soufflés le long des mains déplacées, le long des visages disparus, des êtres partis, le vent s'envole aussi bien que l'assassin des ombres plates. Les syllabes vides de sens et d'expressions tombent crument sur le sol, le son se répercute sur les murs pendant mille ans, le creux se forme de respirations mortes et le vent ne fait plus danser les feuilles. Le silence vibre sur la belle absence dénudée. Il tate et frole et cogne et frappe.
Soufflé par Air, à 00:43 dans la rubrique "Actualités".
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Vendredi (20/01/06)
Les nerfs s'évadent et repiquent.
--> Ils auront gagné.
J'ai les yeux écarquillés d'avoir trop eu peur, de pas avoir hurlé, d'avoir osé écrire. Je tournoie autour de moi et du vent qui ne m'aura pas. Le coeur décroché du mur, un tableau sans vie, sans envie.
Soufflé par Air, à 16:40 dans la rubrique "Brise.".
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Mardi (15/11/05)
Les crocs ont de la peau.
--> Et j'ai perdu ma peau.
Et ça me bouffe.
Soufflé par Air, à 11:16 dans la rubrique "Vent.".
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Dimanche (25/09/05)
Impalpable sécurité.
--> Je tourne la clé et j'enferme les autres dehors. Hors de moi.
Je resemble à un trait, à un tiret. Je me cache près d'une parenthèse, juste à ses pieds, tel un atome gris, je veille. Je me cache pour que personne ne me reconnaisse, pour que mon visage se dilate dans l'obscurité. Que je ne sois plus concentrée en moi-même, que je sois éparpillée, creusée, lancée, déchirée.. Que mes membres ne ressemblent plus qu'à des "e", lettre banale et tellement utilisée qu'on en oublie son utilité.
Soufflé par Air, à 17:59 dans la rubrique "Vent.".
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Samedi (10/09/05)
Divagations hypnotiques.
--> Sourires paralysés.
Je plonge la tête la première dans un gouffre.
Je le sais et je ne fais rien pour m'en empêcher. Je sais pas m'empêcher. Je peux pas.
J'ai un petit aperçu de ce que je deviendrai. J'ai pas peur. Seulement c'est une des rares fois que je tombe platement aussi bas. Sans bouger. Sans le moidre cri. Ni stupeur. Sans me débattre. En laissant passer... passer les eclairs et les orages et les tonnerres et le temps c'est de l'argent.
Soufflé par Air, à 13:57 dans la rubrique "Brise.".
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Dimanche (04/09/05)
Je me sens floue.
--> Fou..
J'ai envie de vivre. Au maximum. Ca me démange.
Soufflé par Air, à 19:57 dans la rubrique "Vent.".
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Mardi (16/08/05)
Aile, ici, ailleurs.
--> A plat.
Sa bouche ressemblait à une entaille. Je lui arrache ses dents par le nez, elles glissent, se liquéfient, sont prises de vertige, lachent prise, tournoient dans le vide, tombent comme des pierres sur du sable, lourdement et d'un bruit étoufé.
C'est une faille en plein coeur que de les voir se cogner sur le sol dur. C'est du vent brûlant, dissout, de n'avoir rien fait pour les rattraper...
Elle s'est perdue dans les rues, dans ses pensées, elle a fixé l'océan à ses pieds, l'eau se mouvoir devant elle, pour mieux retrouver son oubli et ses couleurs mathématiques. Elle y pense, c'est malheureux, elle y pense depuis quelques temps et deux ou trois mille mouvements. Est ce que ça en vaut la peine ? Elle ne se souvient plus de cette conversation que jamais elle n'oubliera. Elle vit comme il pleut : par endroit, par moments.
J'ai posé mes mains sur ses yeux, lu dans ses crevasses, ouvert son coeur. Elle a repris connaissance, elle a reprit ses esprits, je lui ai rien rendu, elle a reprit ses yeux, et ses doigts écartés. Elle m'a tendu ses flammes, je l'ai entendu partir, s'éloigner, quitter ses pensées. J'ai longtemps attendu que ses pas cessent de raisonner sur ce sol humide, humide comme leur humeur joviale en ce matin d'automne. J'ai attendu plusieurs années, je lui ai laissé de la marge à ses paupières écloses, de l'odeur du vent lui a chatouillé ses pupilles et ses mains calmées.
Elle est sourde de toutes plaintes, elle ne vit pas de morse, pas de braille, non, elle vit. Elle sait le visage de la tristesse, de la mélancolie, elle connait par coeur leurs corps. Elle saurait dire qu'elle ne ment pas, mais elle ne parle pas. Elle pourrait écouter et vivre avec les chants glorieux de ces oiseaux beaux et protecteurs.
Son agitation n'a pas lieu d'être, ces manières non plus, sa blessure profonde comme sa gorge devrait se resserrer, cicatriser, se broyer, oui, broyer sa gorge à coups de dents aimantées.
Jusqu'à l'infini, pour l'éternité, pour le pire et le meilleur, pour l'aigreur et la maigreur, pour plus loin encore, pour toi, pour moi, elle restera immobile, sans mobile véritable, elle restera à errer dans ses rues désarmées, ces rues perdues dans ses pensées..
Soufflé par Air, à 13:59 dans la rubrique "Brise.".
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Mardi (09/08/05)
[En] corps.
--> Décor.
Gémissements ponctués d'exclamations.

J'ai l'email des dents qui part à coups de machette.. Les dents qui grincent comme des ongles sur un tableau d'école..
J'ai la gorge qui prend feu, lentement.. Une rage incendiaire.. J'ai les mots, les sons, grossiers et vulgaires, crachés, toussés, extirpés.
Peut-être qu'un jour ce ne seront plus des mots qui sortiront, mais aussi des organes : l'estomac, les poumons, quelques os sûrement dans le tas, aussi.
Les lèvres brûlent au contact du soleil et de l'eau dans la chair rouge. Non, il n'y a plus de peau. On dit que la chair fraîche attire les vampires, je les attire donc. Ils viendront cette nuit.

Mes fils de nylon que je tire toujours plus loin, toujours en plus grosses quantités, toujours aussi souvent, un jour me feront regretter mon geste. Je regrette déjà leur gestes. Pas les miens. C'est eux qui ont commencé, moi j'en ai jamais voulu, de cellules mortes sur moi. Je les enlève, rien de plus normal.

Le pire c'est qu'on est entourés de matière morte... De vivante aussi. C'est bizarre la nature. Même en nous il y a du vivant. Et aussi du mort. Et quand on le sait on se sent étranger à soi-même. On se connait pas. Pas assez. Sinon on ferait pas toutes ces erreurs. Envers nous, envers notre voisin. On en ferait moins.

J'étrangle les bruits toussés qui sortent de ma gorge avec mes mains, avec mes pieds, avec un sourire.

Le peau se tend moins, elle reste selon la forme qu'on lui a donné. Elle est raplapla. Elle est une sculp(t)ure vivante, elle se mouvoie. Elle se laisse tendre, détendre, mais parfois il lui arrive de lâcher, de faire une cassure, parce qu'il y a des endroits où on ne peut pas [trop] la modeler.
Soufflé par Air, à 16:17 dans la rubrique "Vent.".
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Dimanche (07/08/05)
On va dire
--> Plein de choses...

On va dire que la vie est belle. Et que tout va bien. Que la nuit mes yeux sont fermés, que le jour mon coeur est joyeux. On va dire, aussi, que les amis sont là, et qu'il fait beau. On va dire que rire n'est pas un probleme, que d'ailleurs il n'y a aucun problème. Pis aussi que le temps efface tout, et que l'avenir c'est moi qui le décide, c'est moi qui l'invente.
On va dire que c'est pas grave, que j'ai un coeur et qu'il n'est pas brisé. Que j'ai pas mal, et qu'on oublie tout, parce que ça n'a pas d'importance. On va dire que tout roule comme sur des roulettes, et que je vais bien.

Soufflé par Air, à 20:18 dans la rubrique "Brise.".
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Mercredi (03/08/05)
Je voulais faire différement mais finalement j'ai fais comme les autres..
--> Tous uniques et pareils..
S'éparpiller sur les autres en fine molecules, en atomes minuscules, s'echapper, passer à travers les lois de l'univers, partir en vrille... partir en vrille... pour faire comme les autres... partir seule en apparence, pour etre différent, mais on finit comme les autres, on se retrouve jamais seul dans une situation, c'est toujours connu de qqn d'autre. Faire différement pour faire comme tout le monde..

Ca avance plus, ça stagne, l'eau qui stagne ça pue, y a plein de microbes et de trucs qui puent... Faut faire bouger les choses, encore à moi de mettre l'essence et de faire tourner le moteur, je suis fatiguée, j'ai plus de force pour ça, c'est pas mon rôle, j'ai pas envie de le prendre, j'ai pas envie pas du tout ça me fait peur tout tombe tout se détruit ça fait moins mal et je me détruit, j'ai besoin de me détruire et de sentir que ça tourne pas comme il faut, meme si... J'ai besoin de savoir que je pars en fumée, que je m'émiette, que je fond au soleil, au froid et à la vie. Pis le coeur s'évapore aussi, lentement, il se perd, il se perd, il se perd, il se perd...

Je me dégoute aujourd hui, me sens sale, salie et je frotte tellement pis ça pars pas..
Je me lave les mains toutes les 10 minutes, je les sens sales, incrustées de poussière qui ne veut pas partir meme avec le truc à gratter.. pis ca désècje la peau..

En pensant à certaines choses c'est nul de se sentir comme ça, je devrais pas regretter, c'est passé on peut rien y faire, c'est comme ça on peut plus rien...
je veux l'impossible entre mes mains, je veux cet espoir de jouer avec le temps, je veux l'inoubliable, je veux contrôler..

Je vais dépenser des sous aujourd'hui, je vais acheter des trucs qui me plaisent, je vais dépenser mes sous (qui servent à la famille) pas pour les courses, mais pour moi. J'ose.
Ma chambre est rangée, j'ai viré 1/4 de mes objets et fringues.. il y a de la place, c'est beau, c'est propre...
Je me sens sale..

Soufflé par Air, à 20:48 dans la rubrique "Brise.".
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